<6> paix par aucun autre motif que par l'amour de la justice, et non par crainte, ou, si l'honneur de la maison et du pays exigeait la guerre, pouvant la pousser avec vigueur, n'ayant lieu de craindre aucun autre ennemi que la colère céleste, qui ne serait pas certainement à craindre, autant que la piété et l'amour de la justice règnent dans un pays sur l'irréligion, les factions, l'avarice et l'intérêt. Je souhaite à cette maison de Prusse qu'elle s'élève entièrement de la poussière où elle a été couchée, afin de Caire fleurir la religion protestante dans l'Europe et l'Empire; qu'elle soit la ressource des affligés, le support des veuves et orphelins, le soutien des pauvres, et minatrice des injustes. Mais si elle changeait, et que l'injustice, la tiédeur de religion, la partialité ou le vice prenaient le dessus sur la vertu, ce que Dieu préserve à jamais! je lui souhaite qu'elle s'abaisse plus vite qu'elle n'ait existé; c'est tout dire.
Mais me voilà à la fin de ma politique générale et de ma lettre; pour ce qui regarde la particulière, je n'en connais point d'autre que d'aimer et d'être fidèle à mes amis. Comme j'espère que vous en êtes du nombre, vous pouvez vous attribuer hardiment, et, pour continuer dans mon style politique, vous pouvez croire, dis-je, qu'aussi peu que le pays de Brandebourg, ou lequel du monde que vous voulez, est capable de changer de climat et de situation, aussi peu suis-je capable de changer de sentiment envers mes amis.