<102> son genre qu'il s'en soit trouvé dans l'histoire, et la valeur de nos troupes s'y est signalée. Je suis persuadé que, en bon patriote, tu te réjouiras fort de cette nouvelle. Pour à présent, nous allons mettre la dernière main à l'ouvrage, et diriger toutes les opérations de la guerre de façon que nous en ayons de l'honneur. Si tu n'es pas content de moi pour le coup, tu ne le seras jamais, car, comme il y a un Dieu, je fais ce que je puis.

Mande-moi donc un mot de Keyserlingk; j'en suis en peine, n'ayant absolument point de ses nouvelles depuis mon départ de Berlin. Fais-lui mille amitiés de ma part.

Viens me joindre lorsque ta santé le permettra, et sois persuadé que je t'aime toujours sincèrement.

44. DE M. JORDAN.

Berlin, 11 mars 1741.



Sire,

La lettre dont il a plu à Votre Majesté de m'honorer est divine. Que cette philosophie est belle! Qu'il est rare de voir quelqu'un parler contre l'ambition quand il marche heureusement dans le chemin de la gloire! Qu'il y a de réflexions à faire sur le caractère du conquérant et sur ses peines! Mais je me souviens de la réflexion que fit un philosophe héros après avoir entendu certain prédicateur, et je me tais.

Vous aspirez, dit-on, à la dignité impériale, et la confession de foi de V. M. a été remise au saint-père. Cette nouvelle est des pays étrangers. En voici de la ville, ou plutôt de mon cabinet où des nouvellistes les débitent depuis que je ne sors point.