<115>Où les bombes et la batterie
Vers Brieg font un feu de furie.
Or donc, dans ce camp si terrible,
Où tout semble annoncer la mort,
Nous vivons tranquilles, paisibles :
Tout ce qui reluit n'est pas or.

Vous voyez, monsieur, par les belles choses que j'ai l'honneur de vous dire, qu'on peut prendre la peur à tort; c'est ce qu'on appelle être poltron en pure perte. Je m'étais flatté jusqu'ici, mais sans fondement, que j'aurais de vous une apparition béatifique; mais les dangers nous séparent si bien, que je crains de ne vous pas posséder de sitôt. On débite que votre dernier voyage vous a causé de si grandes incommodités, que les médecins de Breslau ont été obligés d'user de tous les astringents possibles pour arrêter les effets que votre grande prudence avait opérés sur votre tempérament.

Vous n'ignorez plus que la ville de Brieg s'est rendue; nous l'avons trouvée entourée de mines et de fougasses. Vous êtes bien heureux d'avoir évité l'assaut général, sans quoi, à califourchon sur une bombe, on vous aurait vu arriver en paradis. Hélas! pauvre Jordan, qu'eût dit alors le bel Horace, votre bibliothèque, Margot de la Plante,a etc.


a Il est probable que le Roi fait ici allusion à la IVe scène de l'acte III du Joueur de Regnard, telle que cette scène se trouve dans les anciennes éditions faites du vivant de l'auteur, où, au lieu des vers
     

De plus, à madame une telle, etc.,

on lisait d'abord ceux-ci :
     Hector.

De plus, à Margot de la Plante,
Personne de ses droits usante et jouissante,
Est dû loyalement deux cent cinquante écus
Pour ses appointements de deux quartiers échus.

GÉRONTE.

Quelle est cette Margot?

Hector.

Monsieur ... c'est une fille ...
Chez laquelle mon maître .... Elle est vraiment gentille.