<135> ne sauriez, Sire, refuser cette consolation à Siméon, qui veut voir le salut, non d'Israël, mais de l'Allemagne. Les troupes de V. M. ont acquis à très-juste titre cette prérogative.
Je pourrais alléguer à V. M. des raisons de santé; elle est si délicate, que je ne puis en jouir que par de fréquents hommages, toujours involontaires, rendus à la Faculté. Il y a six mois que j'eus la témérité de les refuser; mais la nécessité m'y force présentement.
J'ai l'honneur, etc.
On dit que la troupe ennemie,
Les blés cueillis, avancera vers nous.
Que la vôtre, très-aguerrie,
Languit après le rendez-vous,
Rendez-vous marqué par la gloire
Pour faire éclater leur valeur.
Dans tout le monde très-notoire
Par le dernier combat vainqueur.
Pour moi, Sire, je vous supplie
De m'accorder la liberté
De pouvoir assurer ma vie
A Breslau, lieu de sûreté.
(Permettez que l'on félicite
Votre invincible Majesté
De l'heureuse réussite
Qu'on ait ce lieu par ruse emporté,a
Ce fait, très-brillant pour l'histoire,
Fera bouquer vos ennemis;
Neipperg ne voudra pas le croire,
Wallisb en sera peu surpris.)
Là j'entendrai la renommée
Chanter vos exploits éclatants;
Mais si je marche avec l'armée,
La frayeur me prive des sens.
a Le 10 août 1741. Voyez t. II, p. 92 et 93.
b Voyez t. II, p. 76 et 77.