<148>Nous sommes ici vis-à-vis de l'ennemi, et très-près les uns des autres. Neipperg n'ose ... devant nous sans craindre que nous ne l'entendions, de sorte que la bataille est plus vraisemblable que jamais. Nous avons le plus beau camp du monde, et ces deux armées qu'on aperçoit d'un coup d'œil semblent deux furieux lions couchés tranquillement chacun dans leur repaire.
Écrivez-moi souvent, et soyez persuadé que l'amitié que j'ai pour vous est inviolable. Adieu.
84. AU MÊME.
Camp de la Neisse, 17 septembre 1741.
Parthe toujours poltron,
Qui ne savez que par la fuite
Vous dégager de la poursuite
De l'amour séduisant et du hussard fripon,
Normand dans vos discours, surtout lorsqu'à la lutte
Deux jouteurs d'arguments échauffent la dispute,
Vous ne dites ni oui ni non
Quand vous craignez qu'on vous réfute;
Vos adroites raisons, que vous jugez en butte
A de bien plus forts arguments,
S'échappent comme des serpents.
Ce sont les avantages que vous procure l'Académie, qui combat en cédant, et qui n'affirme rien.
Votre requête est très-jolie, mais peu acceptable, d'autant plus que je me flatte de vous voir ici, dans peu de jours, en toute sûreté, lorsque nous ferons le siége de Neisse, et que Neipperg aura décampé.
Mes compliments à Pöllnitz. Dites à Voltaire que s'il n'avait rien