<149> à faire à Bruxelles, il me ferait plaisir de venir en novembre ou décembre à Berlin. Marquez la même chose à Maupertuis.
Adieu, Jordane Tindaline.a Aime-moi toujours, et sois persuadé que ego sum totus tuus. Vale.
85. DE M. JORDAN.
Breslau, 18 septembre 1741.
Sire,
Ne vous plaignez pas de ce que le projet de Neisse n'a pas réussi. Tout le monde sait que ce n'est pas la faute de V. M.; l'action dont parle le public relève cette ombre du magnifique tableau de la guerre de Silésie.
Quoi! Votre illustre Majesté
Va de sang-froid, armée de courage,
Brûler un magasin tout rempli de fourrage,
Aux yeux de l'ennemi planté!
On s'est dit même à l'oreille que V. M. était légèrement blessée au bras; un homme a osé assurer qu'il l'avait vu en écharpe,
Ce bras que votre peuple adore,
Et sous lequel on vit en sûreté,
Que l'ennemi redoute encore,
Que le public a justement vanté.
Cette nouvelle me fit beaucoup de peine; mon imagination triste ne pouvait se résoudre à la croire fausse, car, à parler naturellement à V. M.,
a Allusion au déiste anglais Tindal, qui était alors l'auteur favori de Jordan. Voyez ci-dessous, p. 166. Voyez aussi la lettre de Voltaire à Frédéric, du 3 août 1741, et la réponse de celui-ci, du 24.