<16>même; si les vœux des humains peuvent avoir quelque efficace, les miens seront sûrement exaucés, ceux que je fais dans l'espérance d'admirer un jour de mes yeux les merveilles que la nature opère par votre personne. Je brûle d'envie de vous assurer des sentiments avec lesquels je serai toute ma vie, etc.
7. DE LA MARQUISE DU CHATELET.
Cirey, 16 février 1789.
Monseigneur,
Je reçois dans le moment la lettre dont Votre Altesse Royale m'a honorée. Je ne puis vous exprimer, monseigneur, la joie que j'ai de ce que V. A. R. est résolue à donner quelques moments de son loisir à la physique. L'étude de la nature est une occupation digne de votre génie, et je suis persuadée que cette carrière nouvelle vous fournira de nouveaux plaisirs. Pour moi, je suis bien sûre qu'il m'en reviendra des instructions. Si je ne craignais pas de vous importuner, je prierais V. A. R. de m'instruire du chemin qu'elle compte suivre dans cette étude. Je me flatte bien que la philosophie newtonienne sera celle que vous étudierez; Newton et son commentateur méritent cet honneur également.
Il n'y a pas moyen de soutenir davantage l'embrasement des forêts par le vent, puisque V. A. R. persiste à le croire impossible, et que M. de Voltaire est contre moi. Je trouve que ce qu'il mande sur cela à V. A. R. vaut mieux que tout mon ouvrage. Je suis plus hardie sur ce qui concerne le fleuve qui gèle, l'été, en Suisse; car je n'ai assuré sur cela autre chose, sinon que Scheuchzerus rapporte que, dans l'évêché de Bâle, il y a un fleuve qui gèle l'été et coule l'hiver.