<179>tels n'ont point occasionnée, nouvelle qui nous vient de la première main, et qui excite l'attention de tous ceux qui s'intéressent à la nouveauté. C'est une grande comète à queue qui paraît au ciel depuis trois jours, qui a déjà causé trois ou quatre rhumes à ceux qui ont voulu la voir marcher dans son orgueilleuse route. Les sentiments sont partagés sur les effets qu'elle produit ou les accidents qu'elle annonce. Les uns la croient de mauvais augure, et pensent qu'elle n'est venue que pour allumer le l'eu de la guerre dans toute l'Europe; et d'autres, au contraire, ont la politesse de la prétendre bienfaisante. La seule chose que je crains, c'est que d'un coup de sa queue elle ne dérange toute l'économie de notre pauvre globe.
Il paraît un mauvais journal en Hollande, sous le titre du Cyclope errant. Voici deux passages que j'en ai tirés. Il est bon de remarquer que cet auteur est toujours allégorique.
« Il y en a un pour le roi de Prusse, dont nous avons représenté la vertu héroïque. Je l'ai tiré d'une figure que j'ai vue au palais Farnèse, qui représente un Hercule avec la peau de lion, et appuyé sur sa massue; il tient dans une main trois pommes cueillies dans le jardin des Hespérides, qui représentent trois sortes de vertus : la modération de la colère, la tempérance, le généreux mépris des délices du monde. »
« Je viens de recevoir un ordre pour une armure destinée aux académiciens qui voudront suivre Bellone, d'autant qu'un des premiers de l'Académie de Berlin, ayant été curieux, et étant venu trop à la légère, son cheval, n'ayant point la charge ordinaire qu'un Bucéphale a coutume de porter, l'a emporté dans l'armée ennemie, ce qui a inquiété les gens de lettres, qui se réjouissent fort de ce qu'il est retrouvé. Je lui ai envoyé un télescope, afin qu'il puisse découvrir les objets sans courir les mêmes risques. »
Le pauvre Pesne est fort mal; il est au lit depuis quatre jours.
La duchesse de Würtemberg est si contente des grâces de V. M.,