<185>Que lui faudrait-il davantage?
Voir un peu moins, est-ce être malheureux?
Pénétrer tout par l'esprit et les yeux
N'est pas toujours un avantage.
Il en est, Sire, de nos raisonnements politiques comme de ceux que l'on fait sur les tours d'adresse d'un joueur de gibecière. V. M. ne veut absolument point que le ciel se mêle de ce qui regarde les hommes?
Le ciel n'a point de part à ce qu'il nous voit faire,
C'est là ce que nous dit le pur raisonnement;
Mais les ressorts secrets de maint événement
Font que mon cœur me dit tout le contraire.
V. M. recevra aujourd'hui les Tusculanes de Cicéron, les Philippiques, les Commentaires de César. Comme je n'ai pu trouver ces derniers à Berlin, madame de Montbail me les a donnés pour V. M. Les autres seront prêts sur la fin de la semaine.
Les gazettes ne parlent que des malheurs de l'Empire; tout cela me touche beaucoup.
Je plains les malheurs de l'Empire;
Qui mettra fin à ses calamités?
Celui qui sut un empereur élire
Saura le délivrer de ses perplexités.
Le trône impérial pour lui n'a d'avantage
Que celui d'être ami de Votre Majesté;
Quand pourra-t-il avec tranquillité
Jouir du fruit de votre ouvrage?
Tandis que la comète est sur notre hémisphère, elle jouit encore du droit de prophétiser. Ce n'est que lorsqu'elle a disparu qu'il faut interpréter le but de son apparition; il s'agit de voir ce qu'elle a pu occasionner d'extraordinaire.