<192> parler raison et pour m'entretenir sur ce sujet. Nous sommes alors comme ces dévots qui ne sont jamais plus heureux que quand ils parlent de leur patron.
J'ai l'honneur d'être, etc.
115. A M. JORDAN.
Prossnitz, 8 avril 1742.
Je ne puis te faire des vers aujourd'hui, car nous marchons sur ces chemins montagneux où l'on voit
Des poteaux avec leurs merlettes,
Qui disent aux passants : En Bohême vous êtes;
Où les saints, partout ennichés,
Sur ponts et rochers sont perchés;
Où les gueux en grosse cohorte,
Le chapelet en main et bien fort nasillant,
Pensent par leurs chansons émouvoir le passant;
Où, si vous marchez sans escorte,
Les pandours de mauvaise humeur
Vous déshabillent monseigneur.
C'est par ces routes que la plus grande partie de notre armée marche pour se joindre au prince d'Anhalt et au prince Léopold auprès de Pardubitz et
Non loin de ces lieux qu'habita
Wallenstein et le grand Ziska,
Près de ce camp si fort célèbre
Où le héros bohémien
Démit en un jour la vertèbre
A ces troupes, le fier soutien
De ceux qui, lui faisant la guerre,
Comme lui ravageaient la terre.