<204> s'en était allé au diable, et il y a en ville une tranquillité qui ne peut que désoler tous ceux qui ont besoin de nouvelles pour écrire.
Vos vers charmants, ingénieux,
Ont ranimé mon languissant génie,
Le feu, l'esprit de votre poésie,
Me font parler le langage des dieux.
C'est, à la vérité, un langage qui ressemble beaucoup à la lingua franc,, et avec lequel je ne serais pas fort en état de me faire entendre, si j'étais condamné à séjourner pendant quelque temps sur le mont Parnasse. Malgré tout cela, V. M. daigne louer mes vers; il m'est bien difficile de ne pas envisager cela comme une satire fine et délicate.
Je connais le roi Frédéric :
Aux dépens du prochain parfois il aime à rire;
Il eut toujours un peu le tic
De la noble et fine satire.
C'est en effet de la satire la plus fine que la résolution prise de ne plus faire de vers parce que le Tindalien en fait de bons; le langage des vers est devenu pour V. M. un langage ordinaire, parce qu'elle a su se le rendre familier.
L'architecte de Rome qui, voyant la régularité d'un superbe édifice, renonça pour toujours à son art, pour ne se livrer qu'à l'admiration, me ressemble comme deux gouttes d'eau; il ne me reste, pour rendre la ressemblance plus parfaite, que de l'imiter entièrement.
Quitter des vers l'inquiétante marotte
Et renoncer à langage éloquent,
De tout parti c'est le plus conséquent
Pour quiconque a cervelle sous calotte.
Or, grâce à Dieu, je m'efforcerai toujours à conserver le peu que j'en ai.
La description que V. M. fait de sa présente manière de vivre