<220>Toujours, sous l'emprunt d'autres traits,
Au public, sot de sa nature,
Il donne de la tablature;
Sous les voiles les plus épais
Il cache sa noirceur impure
Et ses dangereux trébuchets.
C'est cette politique sur laquelle vous raisonnez selon la façon des hommes qui imputent toujours à leur prochain tout le mal qu'ils feraient, s'ils étaient en leur place; mais enfin il est permis à Jordan de faire ma satire, le temps me justifiera devant le public.
Jordan, votre esprit de poëte
Débite poétiquement
Que, de fait, politiquement
Je fais un peu la girouette.
Ah! si c'était assurément,
La Renommée eût hautement
Sonné le cas sur sa trompette.
Vous voyez par tout ceci que votre esprit court un peu trop en avant dans la campagne des événements.
Nos destins sont cachés aux cieux,
Et toute la science humaine
Pour les approfondir est vaine;
Nul tube jusque dans ces lieux
Ne rend les objets à nos yeux,
Et la politique incertaine
Suspend ses désirs curieux.
Les gazetiers nécessiteux
De la fable que l'on promène
Font des événements pour eux;
Les sots, que leur suffrage entraîne,
Ajoutent foi, ne sachant mieux.
Mais vous, que les eaux d'Hippocrène Ont soûlé de leurs flots vineux,