<234> sont présentement. Si la paix se fait, c'est à V. M. seule que l'Europe en est redevable. Pendant que V. M. gagne des batailles, on chansonne en France, on danse à Moscou, on peste à Londres, et on calcule en Hollande.
Il passe ici tous les jours des comédiens, des musiciens, des artistes, des peintres, qui vont à Moscou. Les artistes vont voir Knobelsdorff.a Le fameux Valeriani lui a rendu visite, et a été extrêmement content des dessins qu'il lui a montrés de l'Opéra, etc. Cet Italien convenait que tout y ressentait l'antique et le goût du Palladio.
Voici des vers du jeune Vattel, qui attend la décision de son sort, présentés à Sa Majesté la Reine mère à l'occasion de la dernière bataille.
On dit ici le comte de Rottembourg mort. Je n'en crois rien; je me flatte qu'il se rétablira, puisque V. M. m'a fait l'honneur de me dire que l'on avait espérance qu'il se rétablirait. N'est-il pas fâcheux que les hommages que l'on rend à la gloire soient accompagnés de tant de risques?
J'ai l'honneur d'être, etc.
138. A M. JORDAN.
Camp de Brzezy, (24 ou) 27 mai 1742.
Federicus Jordano, salut. J'ai vu tous les caractères d'une joie sincère dans la lettre que vous m'écrivez; j'y reconnais bien et l'ami, et le philosophe. Nous allons nous mettre à présent en quartiers de cantonnement, et je crois, vu la situation présente et les avantages que les
a Voyez t. VII, p. 40.