<236>Voici une chanson qui, par sa naïveté, divertira V. M. L'auteur n'en veut pas être connu; j'ai eu beaucoup de peine à la lui arracher.
Les deux plus jeunes princes de Würtemberg ont beaucoup diverti leur gouverneur par la joie excessive qu'ils ont témoignée à l'ouïe de la bataille; mais dès qu'ils ont appris que le comte de Rottembourg était blessé, ils se sont mis à pleurer très-amèrement, en déplorant le malheur qu'ils avaient de se voir exposés à la perte de leur meilleur ami.
Le pauvre Keyserlingk est au lit depuis huit jours; c'est un violent accès de goutte qui l'y oblige. Il m'a chargé de le mettre aux pieds de V. M.
Je ne sais si V. M. reçoit toutes les pièces que je lui envoie; elle recevra la semaine prochaine la suite des Travaux d'Hercule, avec une comédie où le portrait du philosophe brouillé est représenté au naturel.
Il y a ici un homme qui a fait un vase de fleurs en haute lisse que tous les connaisseurs admirent. Knobelsdorff et Pesne souhaiteraient bien que V. M. pût le voir; c'est un morceau achevé. L'ouvrier est des Gobelins; la misère ne lui permet pas d'attendre le retour de V. M. Pesne travaille à force aux plafonds de Charlottenbourg.
J'ai, etc.