<268>Tous les ministres étrangers ont été, il y a deux jours, voir la maison royale d'Oranienbourg. Le lord Hyndford, à ce qu'on m'a dit, n'a pu assez admirer la beauté de la situation du château, et le malheur de la destruction du jardin l'a affligé. Les spéculatifs font de grands raisonnements sur l'union qui semble régner entre les ministres des différentes cours respectives.
On a gravé à Paris le dernier portrait que Pesne a fait de V. M.; je n'y ai pu découvrir que peu de ressemblance. Il y a au-dessous ces quatre vers, faits par le chevalier de Neuville :
S'il fut par sa naissance au trône destiné,
Les droits de ses vertus sont-ils moins légitimes?
Héros dans ses actions, héros dans ses maximes.
Il est roi philosophe et soldat couronné.
J'ai l'honneur d'être, etc.
164. A M. JORDAN.
Breslau, 21 septembre 1742.
Federicus Jordano, salut. J'ai reçu et lu le premier chant du poëme silésien, trop mauvais pour que j'en parle, et d'une louange trop effrontée pour que je permette qu'on l'imprime.a Je souhaite que l'opérab réussisse mieux; du moins le poëte a-t-il été instruit de l'idée que j'ai sur ce sujet.
a Le Ier chant du Poëme sur la Guerre de Silésie, par M. de Francheville, n'ayant pas obtenu l'approbation du Roi, la continuation n'en fut pas imprimée. Voyez Historische Schilderung von Berlin (par M. König), Ve partie, t. II, p. 180. Voyez aussi notre édition des Œuvres de Frédéric, t. IX, p. XIII.
b César et Cléopâtre, opéra de Graun, représenté pour l'inauguration de la salle d'opéra de Berlin, le 7 décembre 1742.