<269>J'ai trouvé beaucoup d'affaires qui pourront prolonger mon séjour ici de quelques jours. Je fais à présent quelques vers; mais je suis encore trop répandu pour en faire de bons.
Les bustes du cardinal de Polignaca arriveront bientôt à Berlin, et les chanteurs de même. Je me réjouis de l'un et de l'autre, mais plus encore de revoir mon cher Jordan de bonne humeur et plein de ce contentement d'esprit qui va si bien à tout le monde, et principalement aux philosophes. Vale.
165. AU MÊME.
Breslau, 27 septembre.
Federicus Jordano, salut. J'ai reçu la lettre que l'érudit, le charitable, le théologique, l'impeccable, le politique Jordan m'a écrite, et je me suis fort diverti des on dit, où, pour l'ordinaire, l'oisiveté ou la malignité du public fait que je trouve ma part. J'aurai achevé dans peu de temps ma tournée silésienne, où je n'ai pas laissé que de trouver une occupation infinie. J'ai dépêché plus d'affaires en huit jours que les commissions de la maison d'Autriche n'en ont terminé en huit années, et j'ai réussi presque généralement en tout. Ma tête ne contient à présent que des calculs et des nombres; je la viderai de tout cela à mon retour, pour y faire entrer des matières plus choisies.
J'ai fait des vers que j'ai perdus, j'ai commencé à lire un livre que l'on a brûlé, j'ai joué sur un clavecin qui s'est cassé, et j'ai monté un cheval qui est devenu estropié. Il ne me manque plus, pour m'ache-
a Voyez t. IX, p. 62.