<31> me feront gagner le temps où le Roi votre père viendra voir ses États méridionaux, car je compte revenir de Paris ici pour mon hiver, et plus.
V. A. R. a su sans doute que l'abbé Desfontaines a été obligé de désavouer la Voltairomanie entre les mains de M. Hérault, lieutenant de police, et que son désaveu a été mis dans les gazettes. L'intérêt que V. A. R. a daigné prendre à cette malheureuse affaire, et la façon pleine de bonté dont elle a bien voulu m'en parler, m'ont fait croire que ce détail lui serait agréable.
Nous reverrons Thieriot à Paris, et je me sens fort portée à user envers lui de cette indulgence dont la faiblesse de son caractère me paraît très-digne, et à laquelle V. A. R. m'a exhortée. C'est à vous, monseigneur, à donner l'exemple de toutes les vertus; ceux qui les admirent de près sont plus heureux, mais personne ne peut être avec plus de respect et d'attachement que moi, etc.
13. A LA MARQUISE DU CHATELET.
Berlin, 20 août 1739.
Madame,
Après avoir fait cent milles d'Allemagne en quatre jours, il ne me fallait pas moins qu'une lettre de votre part pour me rappeler à la vie. Dans six semaines d'absence, j'ai parcouru une infinité de pays, de contrées et de villes, j'ai vu quelques millions d'hommes; mais je puis vous jurer, madame, que parmi cette prodigieuse quantité il ne s'en est pas trouvé un digne de recevoir la bourgeoisie de Cirey.
Je suis bien aise d'apprendre que le petit hommage d'ambre que vous a fait la Prusse vous a été agréable. L'ambre est de l'encens; on