<322>Conservez votre santé, et pensez que vous êtes à présent presque l'unique de mes vieux amis qui me reste; et, si ce n'est pas vous ruiner en encre et en papier, écrivez-moi plus souvent. Je vous prierai encore de vouloir vous charger de commissions pour des livres et de pareilles choses dont j'ai besoin quelquefois. Je crois que mes amis pensent comme moi, ce qui fait que jamais je n'imagine de pouvoir les importuner.
Adieu, cher Duhan; conservez quelque amitié pour votre élève, et soyez persuadé qu'il ne manque envers vous ni d'amitié, ni d'estime, ni de tendresse.
Federic.
19. AU MÊME.
(Camp de Soor) 2 octobre 1745.
Mon cher Duhan,
Je suis pillé totalement.a Je vous prie de m'acheter et faire relier :
Boileau, in-octavo, la belle édition avec les notes; peut-être la trouverez-vous dans la bibliothèque de Jordan :
Le Discours sur l'histoire universelle de Bossuet, octavo;
Les Tusculanes de Cicéron;
Les Philippiques et les Catilinaires;
Lucien, traduit par d'Ablancourt;
L'édition dernière de Voltaire, en cinq petits volumes;
L'édition de la Henriade, de l'an 28 ou 32, à part;
Horace, de la traduction de Pellegrin, deux volumes in-octavo;
a Le Roi avait perdu ses bagages à la bataille de Soor, le 30 septembre 1745. Voyez t. III, p. 108.