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2. AU MEME.

Potsdam, 7 septembre 1743.

Mon cher comte de Gotter, vos deux lettres du 31 d'août me sont bien parvenues. J'ai été surpris de trouver dans l'une un long sermon rempli de moralités et de réflexions sur votre indigence, sur l'impossibilité de pouvoir vivre avec vos appointements, et sur les grands motifs qui vous déterminent à quitter le monde et la cour. Si vous persistez absolument dans ces sentiments, je ne saurais vous refuser votre démission, qui vous paraît nécessaire pour vous sauver de votre ruine; mais vous avez trop de bon sens pour vous flatter, sur ce pied, de la continuation de vos pensions. Pour ce qui regarde les cinq mille écus en question, je vous conseille de prendre encore patience; car l'affaire touchant les terres d'Imsen n'est pas encore finie, et je me trouve, cette année, chargé de tant de dépenses, qu'il m'est impossible de vous contenter. Mais vous ne perdrez rien à cause de cela, et un délai n'est point un refus. Au reste, si vous trouvez quelques officiers qui ont servi dans des régiments de hussards, vous pouvez leur donner des assurances que je les placerai convenablement. Sur ce, je prie Dieu de vous avoir en sa sainte garde.

Federic.

P. S.a Comme je désire fort de vous voir et de vous parler, en chemin faisant vers Baireuth,b mon intention est que vous devez être le 12 de ce mois à Gera, dans le Voigtland, où je désire fort de m'entretenir avec vous au sujet de ce que le ministre d'État, le comte de Podewils, vous a mandé de ma part, touchant l'évêque de Bamberg. Je partirai d'ici le 10 de ce mois vers Halle; j'irai le 11 jusqu'à


a De la main d'un autre conseiller de Cabinet que le corps de la lettre.

b Voyez t. III, p. 27.