<4> monseigneur, est de se voir privé par là du plaisir qu'il trouve à vous marquer lui-même son admiration et son attachement. Les lettres dont vous l'honorez augmentent tous les jours l'un et l'autre.
V. A. R. a trouvé deux fautes dans la dernière Épître qu'il vous a envoyée, qui lui avaient échappé dans la chaleur de la composition, et dont je ne m'étais point aperçue en la lisant. Il les a corrigées sur-le-champ, tout malade qu'il est; ainsi, monseigneur, c'est vous qui nous instruisez même dans ce qui concerne une langue qui vous est étrangère, et qui nous est naturelle. Je me flatte que M. Jordan et M. de Keyserlingk seront aussi discrets que V. A. R., et que cette Épître, qui n'a point encore paru en France, ne courra point; c'est encore une obligation que nous aurons à V. A. R. Pour moi, monseigneur, qui vous admire depuis longtemps dans le silence, la plus grande que je puisse vous avoir, c'est de m'avoir procuré l'occasion de vous marquer moi-même les sentiments que les lettres dont vous honorez M. de Voltaire m'ont inspirés pour vous, et avec lesquels je suis, etc.
2. A LA MARQUISE DU CHATELET.
(Rheinsberg, octobre 1738.)
Madame,
Si j'ai pu vous obliger par l'encrier que j'ai pris la liberté de vous offrir, j'en ai été récompensé suffisamment par la lettre que vous me faites le plaisir de m'écrire. Je me trouve extrêmement flatté des sentiments avantageux que vous témoignez sur mon sujet, et je craindrais fort qu'une partie n'en disparût, si j'étais assez heureux pour vous voir. Il faut que le digne Voltaire vous ait connue, madame, lorsqu'il composa sa Henriade, et je jurerais presque que le ca-