<117> que nous fassions, nous ne nous flattons pas assez pour ne pas sentir que nous ne vivons pas dans le siècle des Césars. Tout ce qu'on peut faire à présent, c'est, je crois, d'atteindre au plus haut point de la médiocrité. Les bornes du siècle ne s'étendent pas plus loin. Je vous remercie de vos bons sentiments à notre égard et de votre bon souvenir; soyez assuré de ma bienveillance, et sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.
P. S. Les bagatelles qui se sont passées cette année ici ne sont qu'un prélude de la prochaine, et nous n'avons encore rien fait, si nous n'imitons César dans la journée de Pharsale.
104. DU COMTE ALGAROTTI.
Bologne, 25 janvier 1757.
Sire,
La lettre que Votre Majesté a daigné m'écrire en dernier lieu est bien honorable pour moi, et j'ose dire qu'elle n'est pas moins glorieuse à V. M. Les bontés que V. M. me marque sont égales à la grandeur d'âme qu'elle y fait paraître,
Nil actum reputans si quid superesset agendum.aJe vois bien que c'est le mot de V. M., mot dont elle remplira bien scrupuleusement toute l'étendue. A un prince qui a tous les talents et toutes les vertus, tel que V. M., il ne faut que l'occasion. Vos en-
a Lucain, Pharsale. chant II, v. 657. Voyez t. X, p. 288.