41. AU COMTE ALGAROTTI.
Potsdam, 18 mars 1747.
J'ai été bien aise d'apprendre que vous êtes arrivé à Berlin, et je serai plus réjoui encore lorsque je vous verrai ici. Votre brillante imagination, votre génie et vos talents sont des passe-ports qui vous feront bien recevoir dans tous les pays qui ne seront pas barbares. Depuis six ans que vous avez fait le plongeon pour moi, je n'ai appris de vos nouvelles que par la cinquième ou sixième main; mais je n'en suis pas moins charmé de vous voir revenu sur l'eau. Ferez-<65>vous encore souvent le plongeon? irez-vous à Dresde, à Venise, à Vienne, ou à Rome? êtes-vous conseiller de guerre du roi de Pologne, ou son ambassadeur nommé auprès de votre patrie? En un mot, jusqu'où peuvent aller les prétentions que nous avons à faire sur votre personne? Adieu; j'attends toutes ces réponses de votre propre bouche, et j'aurai alors la satisfaction de vous assurer de mon estime.65-a
65-a Voyez t. XIV, p. 109.