<124> entreprises, ni dans mes forces non plus; il ne me reste donc que le hasard, et je n'espère que dans l'enchaînement des causes secondes. Quand vous aurez fait achever l'impression de cet ouvrage, ayez la bonté de m'en envoyer trois exemplaires. Le comte Fincka me les fera tenir, et les courriers ne refuseront pas ses paquets. Adieu, mon cher marquis. Je ne sais ni quand mes aventures finiront, ni quand je vous reverrai; mais je sais à n'en pas douter que je vous aimerai toujours.
94. AU MÊME.
Freyberg, 23 décembre 1759.
Non, marquis, votre édition
Ne vaut pas mieux que ma campagne;
Toutes deux, sans prévention,
Font peu d'honneur à l'Allemagne.
Commençons derechef tous deux
A mieux corriger notre ouvrage,
Et pensons que c'est un hommage
Que nous rendons à nos neveux.
Je vous ai répondu; j'ai mieux fait, je vous ai renvoyé l'imprimé corrigé et revu sur l'original.
J'espère plus que jamais que les Autrichiens vont reprendre le chemin de la Bohême, et qu'enfin, dans peu de jours, nous pourrons finir la plus malheureuse et la plus rude campagne que j'aie faite de ma vie. Mon neveub avance avec un gros secours, et l'ennemi fait des préparatifs qui dénotent sa retraite prochaine. Je ne vous dis
a Le comte Finck de Finckenstein, ministre de Cabinet.
b Le prince héréditaire de Brunswic. Voyez t. V, p. 35.