<196> permettrai pas un distique jusqu'à ce que les événements nous deviennent plus favorables qu'ils ne sont. Votre service avance; il ne pourra cependant partir d'ici que dans quinze jours; il y aura deux terrines, quatre grands plats, quatre petits, deux plats longs pour le rôti, des vinaigriers et huiliers, quatre salières et quatre douzaines d'assiettes. Il sera réellement beau, dans un goût tout nouveau dont j'ai fourni les dessins; je me flatte que vous en serez content.
Les nuages s'assemblent pour l'ouverture de la campagne; les foudres sont encore enfermés dans les nues, mais gare le moment où ils éclateront. Adieu, mon cher marquis; je vous souhaite tout ce qui me manque pour être heureux, tranquillité, repos, contentement et santé. Je n'ai plus rien. Mon tempérament s'use, la fortune, la santé, la gaieté et la jeunesse m'abandonnent; je ne suis plus bon que pour peupler le pays de Proserpine. Si vous avez quelque commission à donner là-bas, vous n'avez qu'à m'en charger. Adieu.
133. DU MARQUIS D'ARGENS.
Berlin, 7 juin 1760.
Sire,
J'ai l'honneur d'envoyer à Votre Majesté la première feuille de la belle édition in-quarto des Poésies diverses. Elle verra que cette édition sera pour le moins aussi belle que celle qui a été faite au château; elle est déjà vendue entièrement d'avance, et presque toute en Angleterre. Vous savez sans doute que l'on vous a érigé une statue de bronze à Dublin, et qu'elle a été placée dans la plus belle rue de la ville, qui est appelée aujourd'hui la rue de Prusse.a Toutes les
a Tout cela était faux.