<210> de Pondichéry; que dira-t-on aujourd'hui, où la moitié du royaume, qui avait tout son bien dans la compagnie des Indes, est réduite à l'aumône par la destruction et le renversement total de cette même compagnie? Les Anglais vont encore envoyer de nouveaux secours en Allemagne. C'est à présent qu'ils doivent faire les plus grands efforts, s'ils veulent avoir la paix, en faisant perdre toute espérance aux Français de pouvoir s'emparer de l'électorat de Hanovre, et en vous donnant tous les secours qui dépendront d'eux pour vous empêcher de succomber sous vos ennemis.
J'ai appris que le jeune Provençal à qui V. M. avait eu la bonté de donner de l'emploi dans son armée avait été tué à l'attaque du faubourg de Dresde. Je l'ai plaint, parce que c'était un très-honnête homme; mais ce qui fait ma consolation, c'est qu'il est mort au service de V. M. et en faisant son devoir. Je voudrais avoir l'âge qu'il avait, pouvoir être de quelque utilité à V. M., et risquer dix fois par jour le sort qu'il a eu. Je meurs de douleur de me voir, dans ces temps orageux, un inutile fardeau de la terre, moins utile à son maître que le moindre paysan qui conduit une charrette de fourrage, ou qui mène les chevaux d'un canon. Ma caducité ne m'avait paru jusqu'à présent que fâcheuse; elle me semble aujourd'hui honteuse et déshonorante. J'ai l'honneur, etc.
142. AU MARQUIS D'ARGENS.
(Dallwitz, près de) Grossenhayn, 1er août 1760.
Le siége de Dresde, mon cher marquis, s'en est allé en fumée; à présent nous sommes en pleine route pour la Silésie. Nous nous battrons indubitablement sur la frontière, ce qui pourra arriver entre le 7 et