<277> ici pour m'opposer à la jonction qu'il projette avec les Russes. Ceux-ci sont à Namslau; j'ai des corps qui les observent; ainsi, de quelque côté qu'ils veuillent tourner, j'espère de pouvoir les prévenir. Toute cette affaire doit se décider dans peu de jours; vous serez instruit de tout, et je ne manquerai pas de vous articuler les faits avec la plus grande vérité. Je vous en dirais davantage; mais le courrier qui est chargé des dépêches importantes est sur le point de partir, ce qui m'oblige à vous assurer simplement de mon amitié et de mon estime. Adieu.
187. AU MÊME.
Strehlen, 8 août 1761.
Nous ne faisons jusqu'ici que des mouvements, mon cher marquis. Nous avons eu beaucoup de petits avantages dont je ne vous parle pas, parce qu'ils sont indignes de votre attention. Les Russes pillent, selon leur coutume, en Silésie, de l'autre côté de l'Oder, Loudon dort à Wartha, et nous ne faisons pas grand' chose. Que votre imagination n'aille pas trop vite. Vous allez dire : On sera sans doute sur le point de convenir d'un armistice. Rien moins que cela. Je vous assure qu'il y a moins d'apparence à présent que jamais à toute suspension entre les parties belligérantes, soit Français et Anglais, soit Prussiens et Autrichiens, soit Suédois, cercles, etc. Ces nouvelles pourront déconcerter votre politique. Cependant la victoire du prince Ferdinand, la prise de Pondichéry et des Antilles n'a amolli en rien l'esprit belliqueux de la cour de Versailles. Notre campagne traînera, selon les apparences, et il est à croire qu'elle ne deviendra sérieuse que vers l'automne. Faites des vœux à la fortune pour qu'elle