<32> ordre d'engager des danseuses, je n'ai point voulu lui faire aucun engagement. Cependant je compte de la mener à Berlin; si V. M. ne la trouve point à son gré, je la garderai pour moi. Elle joue du clavecin comme un ange, et il me faut en vérité aujourd'hui quelque jeune personne qui m'égaye et m'empêche de devenir hypocondre. Comme voici les six mois d'hiver, où je ne crois point l'immortalité de l'âme, je crois pouvoir, sans risquer mon salut, céder au mouvement de la chair, quitte à devenir dévot et renvoyer la figurante lorsque l'été reviendra. Je suis, etc.
24. DU MÊME.
Paris, 3 novembre 1747.
Sire,
Je suis arrivé à Paris depuis deux jours, et j'en serais d'abord reparti, si mademoiselle Cochois ne m'avait demandé quatre ou cinq jours pour finir quelques affaires. Je les lui ai accordés sans peine, parce que j'ai compris que, vu la désertion de Lani et des autres misérables qui l'ont suivi, elle arriverait à temps pour les répétitions de l'Opéra, Sodi et les autres sujets qu'on a engagés ne pouvant partir que vers le 10 ou le 12 de ce mois, temps auquel la Cochois sera déjà en chemin.
Il n'est rien de si affreux que l'action de Lani; il mériterait que V. M. lui fît sentir tout le poids de son indignation. J'ai dit dans tout Paris ce que je devais dire au sujet de ce faquin et de ses compagnons de désertion et de friponnerie; et je continuerai à les faire si bien connaître avant que de partir d'ici, qu'ils se repentiront de leur sot-