<329>dables sur les bras; mais, comme deux sont moins que trois et quatre, notre situation devient, par ce changement, de moitié plus tolérable qu'elle n'était. Que vos académiciens qui ont des affaires voyagent. Pour moi, je suis dans de si grands embarras, que je n'ai, je vous le jure, pas le temps de penser à autre chose. Je n'aime point votre fièvre; j'avais espéré que tant de bonnes nouvelles que je vous ai données vous auraient rendu la gaieté de l'esprit et la santé du corps. Il faut encore de la patience, mon cher marquis, et tout ira mieux. J'apprends à attendre tranquillement les événements. La force et la nécessité nous enseignent mieux que les livres de morale. Adieu, mon cher marquis; chassez-moi cette fièvre que je réprouve, et soyez persuadé de mon amitié.
221. AU MÊME.
(Breslau) février 1762.
Je vois par votre lettre du 16, mon cher marquis, que vous avez à présent exactement saisi la situation où sont nos affaires. Vous comprenez tout à merveille, et vous voyez que votre ministre de Danemark n'est qu'un sot. Nous avons actuellement ici un Russe,a le même qui, comme courrier, a passé par Berlin; je suis très-content de lui, et, à moins que tous les principes du raisonnement humain ne soient des absurdités, il faut que nous fassions la paix avec les Russes et les Suédois encore avant l'ouverture de la campagne. Quant à ce qui est relatif à d'autres espérances, je n'en pourrai avoir des nouvelles
a M. de Gudowitsch, qui arriva à Breslau le 20 février 1762. Voyez t. V, p. 175, et t. XVII. p. XII, p. 405 et 406.