<371> y avait prédit de la façon la plus assurée, dans sa harangue, ce que le prince de Brunswic vient d'accomplir.
Tout le monde dit ici que vous avez en Silésie la plus belle armée de l'Europe. Puisse-t-elle répondre aux espérances de son roi, qui la commande, et montrer par sa valeur qu'elle est digne de son chef!
Je remercie infiniment V. M. de la bonté qu'elle a eue de me permettre de rester six semaines à Sans-Souci. Je retourne à Berlin dans quatre jours, pour être à portée de recevoir plus promptement des nouvelles de la santé et des victoires de V. M. J'ai l'honneur, etc.
262. DU MEME.
Potsdam, 28 juin 1762.
Sire,
Je n'aurais aucune idée de la politesse française, si je n'employais pas ce qu'elle a de plus galant et de plus recherché pour féliciter V. M. sur la jonction des Russes avec son armée. J'ai été assez heureux pour acheter une partie de l'équipage d'un colonel français pris à la bataille que le prince de Brunswic votre neveu vient de gagner si glorieusement à Wilhelmsthal. Jai trouvé parmi ses papiers et ses livres, au lieu des Commentaires de César et de ceux de M. de Turenne, le Portier de la chartreuse, les Campagnes de l'abbé de .., la Poupée, de Bibiena,a et plusieurs feuilles pour écrire des lettres, d'une desquelles je me sers très-heureusement.
Avouez, Sire, que les Français sont des gens bien polis. Depuis trois ans, ils avaient la coutume de se faire battre toutes les années au
a Le Portier des chartreux, roman obscène de Gervaise de La Touche. 1748. - Les Campagnes de l'abbé T. (par de La Morlière), 1747. - La Poupée, par J.-Galli de Bibiena, 1748.