<372> mois d'août, et voilà que, pour plaire aux alliés, ils perdent une bataille dès le mois de juin. Peut-on rien de plus galant? Ce n'était pas la peine que la cour de France rappelât M. de Broglie parce qu'il s'était fait battre avec M. de Soubise.a M. d'Estrées a fait ainsi que lui. La seule différence que je trouve entre M. d'Estrées et M. de Broglie, c'est que le premier s'est fait battre deux mois plus tôt que l'autre. J'ai l'honneur d'être, etc.
253. AU MARQUIS D'ARGENS.
Bunzelwitz, 4 juillet 1762.
Je n'ai point, mon cher marquis, de ce beau papier orné de contours élégants, qui donne tant de grâce aux lettres de vos compatriotes, sans quoi je m'en servirais pour vous répondre. Vous voudrez donc bien que je vous mande sur ce papier-ci, tout simplement, ce qui se passe. Vous nous, retrouvez dans ce camp où nous lûmes si longtemps l'année passée; nous allons actuellement entrer dans les montagnes, pour tourner le maréchal Daun et l'obliger de rentrer en Bohême. Je ne sais jusqu'à quel point nous réussirons; cependant il n'y a rien autre chose à faire. C'est une grande entreprise que celle de débusquer un habile général de toutes les positions avantageuses qu'il a prises d'avance. La fortune y fera sans doute beaucoup; mais qui peut se fier à cette volage?
Vous me demandez des nouvelles du Tartare. On me mande qu'il va m'envoyer tout à présent des troupes; la lettre est du 11 juin. Cette diversion aura lieu plus tard que je ne l'avais espéré; mais elle
a Près de Vellinghausen, le 16 juillet 1761. Voyez ci-dessus, p. 274.