<467> chaque arbre ne peut fournir que les fruits qu'il produit. Contentez-vous de ceux-ci, et, si cela ne vous fatigue pas trop, continuez votre bienveillance au pauvre ignorant qui vous donne ce qu'il a, et qui, du pied du sacré mont, admire Votre Divinité, dont la plénitude domine sur ce sommet impérieux qui s'élève au-dessus des nues.
309. AU MÊME.
Le 1er janvier 1768.
Je commence par remercier le divin marquis de ses compliments sur la nouvelle année, et, comme il me serait peu convenable de lui demeurer en reste, il me permettra de lui souhaiter les vastes connaissances de Pline le naturaliste et de Varron, la science de Huet, Calmet, Saumaise, Scaliger, la mémoire de Pic de la Mirandole et du jeune Baratier pour avoir toujours présents les lieux de citations, les plumes infatigables des professeurs allemands de Leipzig, Halle, Göttingue, Tubingue, etc., etc., etc., etc. Je lui souhaite, de plus, une maladie qui le fasse vivre aussi longtemps que la grande révolution des astres, pour qu'il use avant de mourir trois cent soixante-sept millions trois cent quarante-cinq mille huit cent vingt paires de gilets de flanelle, qu'il pourrisse par sa sueur trente-quatre mille trois cent soixante-dix-huit lits, matelas, couvertures, etc., etc.; de plus, qu'il jouisse sans interruption de toute l'agilité d'une tortue, qu'il ait le sommeil des marmottes, de plus, une langue de fer qui ne s'use jamais, de plus, la tranquillité des taupes et la fécondité des pigeons, pour qu'il passe ses jours en plein contentement d'esprit et de cœur, et qu'il conserve des bontés pour l'ancien adorateur de Sa Divinité.