<48> de l'imprimerie, de M. de Francheville, qui est de même à serment, qui sait l'allemand, et qui a corrigé l'édition des ouvrages de V. M. C'est du consentement et de l'avis de M. le comte de Finckenstein que j'ai agi de même. Quant à la lettre de V. M., elle est charmante, écrite avec toute la noblesse possible. On n'y a changé qu'un seul mot. M. le comte de Finckenstein m'ayant dit que les Suédois s'empressaient depuis un mois de témoigner beaucoup de bonne volonté, et qu'il craignait qu'ils ne fussent vivement offensés de l'épithète d'aristocratie cruelle et sanguinaire, j'ai mis aristocratie tumultueuse. J'espère que V. M. ne condamnera pas ce petit adoucissement, puisque son ministre me paraissait dans une véritable peine.
Nous avons été ici, Sire, dans une douleur inconcevable, M. Fredersdorf et moi, sur des lettres venues de Berlin, qui disaient que vous aviez été blessé dans une embuscade, et qui assuraient que vous étiez prisonnier. Ces nouvelles étaient assez bien circonstanciées pour nous jeter dans le désespoir. Nous avons d'abord envoyé à Berlin pour aller à la source, et, après sept heures de souffrances, nous avons appris que tout ce qu'on nous avait raconté, et même écrit, n'était qu'un tissu de mensonges. V. M. permettra que, à l'occasion de ces fabricateurs de mauvaises nouvelles, je lui rapporte un bon mot de M. Mitchell, envoyé d'Angleterre : « On voit, a-t-il dit, des jacobites à Berlin, et il n'y a point de prétendant; cela est singulier. »a J'ai, etc.
a Le bon mot de sir Andrew Mitchell (t. XII, p. 224) rapporté ici fait allusion au feld-maréchal Keith, au major John Grant et à mylord Tyrconnel, ambassadeur français à la cour de Berlin.