<55> agréments de ma vie. Il y a grande apparence que nous aurons la paix générale; personne ne la souhaite plus que moi. En attendant, j'emploierai avec vous les heures de mon loisir à étudier; c'est, sans contredit, le meilleur usage que l'on peut faire du temps. Vous verrez un déluge de vers qui ont inondé ma campagne. Il y en a à vous, et des épigrammes pour tous mes ennemis. Adieu, mon cher marquis; je vous embrasse.
41. AU MÊME.
Ce 14 au soir.
J'ai reçu, mon cher marquis, votre lettre avec celle de l'abbé. Sa lettre vous est arrivée au temps qu'il a déjà été relâché. Les ordres en ont été donnés il y a cinq jours. Marquez-lui, s'il vous plaît, que, malgré ses procédés, qui n'ont pas été nets à mon égard, je sais m'arrêter dans mes ressentiments; que, pourvu qu'il devienne sage, je trouverai à l'accommoder de quelque bénéfice, ce qui lui est d'autant plus indispensable, que presque toutes les portes catholiques orthodoxes lui sont fermées. Vous m'écrivez de bougies, ici on me parle de harengs. En vérité, tant valait-il faire la guerre encore que devenir revendeur sur mes vieux jours. Je vais au gros de l'arbre, mon cher, je règle le change et autres choses d'une plus grande influence dans l'État. Le pain et la viande entrent dans cette catégorie; mais les harengs, les bottes, les bougies s'arrangeront d'elles-mêmes quand le gros sera réglé. Adieu, mon cher; j'ai chiffré toute la longue journée, je suis fatigué. Adieu donc; je vous embrasse.