27. DU MÊME.
Potsdam, 21 octobre 1752.
Sire,
Votre Majesté m'ayant fait la grâce de m'accorder une pension de mille écus, le 1er de septembre du mois dernier, sur la caisse des domaines, le trésorier m'a fait avertir que le premier quartier était destiné à la caisse des recrues. J'espère que V. M. voudra bien considérer l'état de mes finances, et que, n'ayant rien tiré depuis le mois de janvier que la partie de la pension de feu M. de La Mettrie, ce serait me jeter dans un dérangement dont je ne pourrais jamais sor<40>tir, si V. M. n'avait la bonté de m'accorder la grâce d'être payé du jour où elle a eu la bonté de me donner ma pension. J'espère qu'elle voudra m'accorder cette faveur, et qu'elle daignera se rappeler que, n'ayant jamais, pendant dix ans que j'ai été capitaine d'infanterie, dépensé trente écus en recrues, il me serait bien fâcheux de les payer aujourd'hui en qualité de philosophe. Je suis, etc.40-a
40-a On lit, au revers de cette lettre, ces mots de la main d'un conseiller de Cabinet :
« Que le Roi l'avait dispensé, lui et l'abbé de Prades également, des droits ordinaires des caisses des recrues et du timbre, en conséquence de l'ordre qu'il venait de donner. »