100. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.
Le 7 septembre 1769.
Mon cher ami, je vous suis bien obligé de la part que vous prenez à la visite que j'ai reçue. Ce jeune empereur est un prince plein de mérite et d'ambition. Il m'a témoigné toute l'amitié qu'un de mes plus proches parents pourrait avoir pour moi. Il m'a même dit qu'il ne comptait jamais faire usage envers moi ou ma famille de ce qu'il pourrait apprendre chez nous. Il est parti très-satisfait, et m'a invité l'année prochaine à venir chez lui, ce que je lui ai promis, comme cela n'était que juste.
On a trouvé votre régiment très-beau et en bon ordre. Toutes ces troupes sont dans un tel état, qu'il ne reste presque rien à désirer pour elles que leur conservation; en un mot, j'ai eu tout lieu d'être content de mon voyage. Je vous envoie des fruits de mon verger, car, mon cher ami, à notre âge il ne nous reste que de cultiver nos jardins.
Je vous embrasse du fond de mon cœur, en vous assurant que je suis tout à vous.