<220> sait V. A. Je fais tout ce verbiage pour excuser mon unique critique. D'ailleurs, je ne puis trop remercier V. A. R. de l'honneur qu'elle fait à notre Parnasse français.
J'envoie la quatrième Épître par ce paquet; je corrige la troisième. J'aurais envoyé les trois nouveaux derniers actes de Mérope; mais on les transcrit.
Ce que V. A. R. a daigné me mander du czar Pierre Ier change bien mes idées. Est-il possible que tant d'horreurs aient pu se joindre à des desseins qui auraient honoré Alexandre? Quoi! policer son peuple et le tuer! être bourreau, abominable bourreau, et législateur! quitter le trône pour le souiller ensuite de crimes! créer des hommes, et déshonorer la nature humaine! Prince, qui faites l'honneur du genre humain par le cœur et par l'esprit, daignez me développer cette énigme. J'attendrai les mémoires que vos bontés voudront bien me communiquer, et je n'en ferai usage que par vos ordres. Je ne continuerai l'Histoire de Louis XIV, ou plutôt de son Siècle, que quand vous me le commanderez. Je ne veux.... (Le reste manque.)
53. DU MÊME.
Cirey, 20 mai 1738.
Monseigneur, vos jours de poste sont comme les jours de Titus; vous pleureriez, si vos lettres n'étaient pas des bienfaits. Vos deux dernières, du 31 mars et 19 avril, dont V. A. R. m'honore, sont de nouveaux liens qui m'attachent à elle; et il faut bien que chacune de mes réponses soit un nouveau serment de fidélité que mon âme, votre sujette, fait à votre âme, sa souveraine.