<433> premier qui va fleurir y renaît en ma faveur; c'est par moi que vous commencez à faire du bien.
Je suis votre sujet, je le suis, je veux l'être.a
Je ne dépendrai plus des caprices d'un prêtre.
Non, à mes vœux ardents le ciel sera plus doux;
Il me fallait un sage, et je le trouve en vous.
Ce sage est un héros, mais un héros aimable;
Il arrache aux bigots leur masque méprisable;
Les arts sont ses enfants, les vertus sont ses dieux.
Sur moi, du mont Rémus, il a baissé les yeux;
Il descend avec moi dans la même carrière,
Me ranime lui seul des traits de sa lumière.
Grands ministres courbés du poids des petits soins,
Vous qui faites si peu, qui pensez encor moins,
Rois, fantômes brillants qu'un sot peuple contemple,
Regardez Frédéric, et suivez son exemple.
Oserai-je abuser des bontés de V. A. R. au point de lui proposer une idée que vos bienfaits me font naître?
V. A. R. est l'unique protecteur de la Henriade. On travaille ici très-bien en tapisserie; si vous le permettiez, je ferais exécuter quatre ou cinq pièces d'après les quatre ou cinq morceaux les plus pittoresques dont vous daignez embellir cet ouvrage : la Saint-Barthélémy, le temple du Destin, le temple de l'Amour, la bataille d'Ivry, fourniraient, ce me semble, quatre belles pièces pour quelque chambre d'un de vos palais, selon les mesures que V. A. R. donnerait; je crois qu'en moins de deux ans cela serait exécuté. Je prévois que le procès de madame du Châtelet, qui me retient à Bruxelles, durera bien trois ou quatre années. J'aurai sûrement le temps de servir V. A. R. dans cette petite entreprise, si elle l'agrée. Au reste, je prévois que si V. A. R. veut faire un jour un établissement de tapisserie dans son Athènes, elle pourra aisément trouver ici des ouvriers. Il me semble
a Réminiscence du Cinna de Corneille, acte V, scène dernière.