249. DE VOLTAIRE.
(Paris) 27 novembre 1749.
Ceci n'est guère digne de Votre Majesté; mais il faut offrir à son dieu tous les fruits de sa terre. Vous aurez incessamment le manuscrit de Rome sauvée. Le sujet au moins sera plus digne d'un héros éloquent.
250. A VOLTAIRE.a
Avril (décembre) 1749.
Dans votre prose délicate
Vous avancez très-poliment
Que je ne suis qu'un automate,
Un stoïque sans sentiment.
Mes larmes coulent pour Électre,
Je suis sensible à l'amitié;
Mais le plus héroïque spectre
Ne m'inspire que la pitié.
Votre cardinal Quirini est bien digne du temps des spectres et des sortiléges. Vous connaissez votre monde, et c'était bien s'adresser de lui dire que, tout catholique étant obligé de croire aux miracles, le parterre se trouvait obligé, en conscience, de trembler devant l'ombre de Ninus. Je vous réponds que le bibliothécaire de Sa Sainteté approuvera fort cette doctrine orthodoxe. Pour moi, qui ne suis qu'un maudit hérétique, vous me permettrez d'être d'un sentiment diffé-
a Cette lettre répond à celle de Voltaire, du 17 novembre; elle se trouve déjà dans notre t. XI, p. 160-163, avec quelques légères variantes.