<31> ce que je ne puis avoir la satisfaction de la voir à Bruxelles. Tous ceux qui m'approchent connaissent l'intention dans laquelle j'étais; et il n'y avait certainement que la fièvre qui pût me la faire changer.
Je serai dimanche à un petit endroit proche de Clèvesa où je pourrai vous posséder véritablement à mon aise. Si votre vue ne me guérit, je me confesse tout de suite.
Adieu; vous connaissez mes sentiments et mon cœur.
142. AU MÊME.
Septembre 1740.
Tu naquis pour la liberté,
Pour ma maîtresse tant chérie,
Que tu courtise, en vérité,
Plus que Phyllis et qu'Émilie.
Tu peux, avec tranquillité,
Dans mon pays, à mon côté,
La courtiser toute ta vie.
N'as-tu donc de félicité
Que dans ton ingrate patrie?
Je vous remercie encore, avec toute la reconnaissance possible, de toutes les peines que vous donnent mes ouvrages. Je n'ai pas le plus petit mot à dire contre tout ce que vous avez fait, sinon que je regrette le temps que vous emportent ces bagatelles.
Mandez-moi, je vous prie, les frais et les avances que vous avez faits pour l'impression, afin que je m'acquitte, du moins en partie, de ce que je vous dois.
a Le château de Moyland; Voltaire y arriva le 11 septembre, ainsi que le Roi, qui repartit le 14 pour Potsdam. Voyez t. XVI, p. 221, et t. XVII, p. 48, 76 et 77.