<353>teurs, et que les cabales des gens de lettres me paraissent le comble de l'avilissement, etc.
328. (b) AU MÊME.a
(16 mars 1753.)
Il n'était pas nécessaire que vous prissiez le prétexte du besoin que vous me dites avoir des eaux de Plombières, pour me demander votre congé. Vous pouvez quitter mon service quand vous voudrez; mais, avant de partir, faites-moi remettre le contrat de votre engagement, la clef, la croix, et le volume de poésies que je vous ai confié. Je souhaiterais que mes ouvrages eussent été seuls exposés à vos traits et à ceux de König. Je les sacrifie de bon cœur à ceux qui croient augmenter leur réputation en diminuant celle des autres. Je n'ai ni la folie ni la vanité de certains auteurs. Les cabales des gens de lettres me paraissent l'opprobre de la littérature. Je n'en estime cependant pas moins les honnêtes gens qui les cultivent. Les chefs de cabale sont seuls avilis à mes yeux.
Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.
a Cette lettre est tirée des Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. LVI, p. 291.