Pour vous, arrogants médecins,
Je suis hérétique incrédule;
Le ciel gouverne nos destins,
Et non pas votre art ridicule.
L'avocat, fort d'un argument,
Sur la chicane et l'éloquence
Veut élever notre espérance;
Tout change par l'événement.
De ces trois états la furie
Nous persécutent à la mort;
L'un en veut à notre trésor,
L'autre à l'âme, un autre à la vie.
Très-redoutables charlatans,
Médecins, avocats et prêtres,
Assassins, scélérats et traîtres,
Vous n'éblouirez point mes sens.
J'ai lu le Machiavel d'un bout à l'autre; mais, à vous dire le vrai, je n'en suis pas tout à fait content, et j'ai résolu de changer ce qui ne m'y plaisait point, et d'en faire une nouvelle édition, sous mes yeux, à Berlin. J'ai pour cet effet donné un article pour les gazettes, par lequel l'auteur de l'Essai désavoue les deux impressions. Je vous demande pardon; mais je n'ai pu faire autrement, car il y a tant d'étranger dans votre édition, que ce n'est plus mon ouvrage. Jai trouvé les chapitres XV et XVI tout différents de ce que je voulais qu'ils fussent; ce sera l'occupation de cet hiver que de refondre cet ouvrage. Je vous prie cependant, ne m'affichez pas trop, car ce n'est pas me faire plaisir; et d'ailleurs vous savez que, lorsque je vous ai envoyé le manuscrit, j'ai exigé un secret inviolable.
J'ai pris le jeune Luiscius à mon service; pour son père, il s'est sauvé, il y a passé, je crois, un an, du pays de Clèves, et je pense qu'il est très-indifférent où ce fou finira sa vie.
Je ne sais où cette lettre vous trouvera; je serai toujours fort aise