<265> j'espère que vous me saurez gré de m'être borné à cette seule réflexion. J'avoue, madame, que la simarre de Charlemagne et l'église d'Aix-la-Chapelle ne doivent entrer en aucune comparaison avec le tombeau de saint Pierre et la basilique qui le contient; que M. le premier bourgmestre d'Aix ne doit en aucune façon se mettre en parallèle avec le cordelier Ganganelli, vêtu de sa dalmatique et couvert de la tiare; que les plus belles promenades des bains n'approchent pas du Belvédère, ni de la vigne Médicis. Mais je crains que V. A. R., se trouvant une fois dans ce beau pays béni par le pape, ait de la peine à le quitter, et que son retour deviendra plus tardif que nous ne l'espérons. Mes vœux, madame, vous accompagneront partout, et j'espère que les bonnes âmes qui travaillent à la paix l'auront entièrement consolidée, madame, à votre heureux retour.
J'ai rassemblé ici ce que j'ai pu des débris de la famille; j'ai eu le plaisir, madame, de voir répandre des larmes de joie après une séparation de vingt-huit années, et de trouver que les liens du sang triomphent du temps et de l'absence. Je suis persuadé que V. A. R. éprouvera les mêmes douceurs au sein de sa famille, qui s'apprête à la recevoir, et il ne me reste qu'à la prier que, parmi tant d'objets dignes de l'intéresser, elle n'oublie pas le plus zélé de ses admirateurs, qui se fait un devoir et une gloire d'être avec la plus haute considération, etc.