<472>cite de plus en plus d'avoir procuré à l'Académie cette excellente acquisition.

Puisque V. M. veut bien me permettre de l'entretenir de ce qui intéresse les membres de cet illustre corps, je prends la liberté de recommander une seconde fois à ses bontés le professeur de Castillon. Il désirerait que V. M. voulût bien lui accorder les appointements de la place d'astronome, pour pouvoir se faire aider dans les calculs et les travaux que cette place exige; ou bien, ce qui reviendrait pour lui à la même grâce, que V. M. voulût bien accorder les appointements et le logement d'observateur à M. son fils, qui est très-capable de remplir cette place. Il me paraît que M. de Castillon s'occupe beaucoup et avec succès de ce qui concerne l'astronomie et l'optique, mais qu'il aurait besoin d'un coopérateur que son peu de fortune l'empêche de se procurer.

Je désirerais beaucoup, si les précieux moments de V. M. le permettaient, savoir ce qu'elle pense de la Grammaire en deux volumes de M. Beauzée, que j'ai eu l'honneur de lui adresser; cet ouvrage est, ce me semble, savant et profond, mais un peu trop scolastique. V. M. doit aussi avoir reçu une pièce intitulée L'Honnête criminel,a dont le sujet est intéressant. Si elle daignait me faire part de ses réflexions sur ces deux ouvrages, je les ferais passer aux auteurs, qui certainement en feraient leur profit.

Voilà donc les jésuites chassés de Naples; on dit qu'ils vont l'être bientôt de Parme, et qu'ainsi tous les États de la maison de Bourbon feront maison nette. Il me semble que V. M. a pris à l'égard de cette engeance dangereuse le parti le plus sage et le plus juste, celui de ne point lui faire de mal, et d'empêcher qu'elle n'en fasse. Mais ce parti, Sire, n'est pas fait pour tout le monde; il est plus aisé d'opprimer que de contenir, et d'exercer un acte de violence qu'un acte de jus-


a La Piété filiale, ou l'Honnête criminel, drame en cinq actes et en vers, par CharlesGeorge Fenouillot de Falbaire, né en 1727, mort en 1800.