<708> où il a été pendant quatre ans le rendra raisonnable et sage. Les fanatiques gémissent beaucoup de son rétablissement. C'est une raison pour qu'il ne soit plus à l'avenir superstitieux et fanatique, comme il ne l'a que trop été.
Je viens de mander à M. de Voltaire que V. M. a eu la bonté de m'envoyer le certificat favorable à M. d'Étallonde, qu'il me paraissait attendre avec impatience. Il est digne de V. M. de rendre justice à la conduite de ce jeune homme, si cruellement persécuté, et je ne désespère pas qu'un tel certificat ne lui procure enfin des jours plus heureux.
Toutes les lettres de Rome et d'Italie assurent que la mort du pape est un chef-d'œuvre de l'apothicairerie jésuitique. V. M. ne pourrait-elle pas fonder pour ces honnêtes gens, dans leur collége de Breslau, une chaire de pharmacie, dans laquelle ils paraissent être si versés? L'élection du successeur de Clément XIV sera un grand événement pour eux; mais je ne doute pas que les princes catholiques, qui connaissent si bien le savoir-faire de la Société, ne se réunissent pour engager le pape futur à laisser ce trésor aux princes qui ne vont point à la messe, et qui n'auront point à craindre, en communiant, le sort du pauvre empereur si bien régalé par le frère Sébastien de Monte-Pulciano.a
Je suis très-affligé de l'état du pauvre Catt; c'est un fidèle serviteur de V. M., et bien digne de l'intérêt qu'elle prend à son malheur. Je lui écris en détail au sujet du sculpteur, ne voulant pas importuner V. M. de ce détail. Ce sculpteur, Sire, a pris le parti d'aller lui-même incessamment à Berlin, à ses propres frais et risques, pour avoir l'honneur de se présenter à V. M., pour s'assurer si ses services lui conviennent, et pour avoir l'honneur de lui proposer lui-même ce qu'il désire d'obtenir d'elle en s'attachant à son service. Il sera
a Voyez t. XII, p. 148.