<XIII> graphes, qui se sont trouvés, formant six gros paquets, dans la possession du marquis Lucchesini, un des derniers amis du Roi.a Ces lettres de Frédéric, conservées soigneusement par d'Alembert, furent remises, après la mort de celui-ci, à Claude-Henri Watelet, de l'Académie française, qu'il avait nommé un de ses exécuteurs testamentaires. Watelet étant décédé le 12 janvier 1786, elles devaient être livrées à Condorcet, l'autre exécuteur testamentaire; mais le ministre d'État de Vergennes les fit saisir et brûler avant que Condorcet, qui s'adressa au Roi pour faire valoir son droit, en obtînt l'autorisation de Frédéric.b Ce prince, en conservant ses autographes, a sauvé le plus beau monument qui pût honorer la mémoire de son digne ami.

La correspondance du Roi avec d'Alembert a été publiée pour la première fois dans les Œuvres posthumes de Frédéric II, Berlin, 1788. Le tome XI contient les quatre-vingt-quatorze lettres écrites par le Roi du 24 mars 1765 au 23 mars 1782; le t. XII en donne, p. 3-34, la continuation jusqu'au 30 septembre 1783, neuf lettres; ensuite viennent, p. 34-60, neuf lettres non datées. Les lettres de d'Alembert au Roi, au nombre de soixante-dix-sept, du 11 mars 1760 au 3 octobre 1775, se trouvent au t. XIV, et la continuation jusqu'au 28 avril 1783 (quarante-neuf lettres) est dans le t. XV, p. 3-236. On trouve encore dans le Supplément, t. III, p. 81-108, vingt-deux lettres de d'Alembert au Roi, du 16 juillet 1754 au 13 juillet 1783. Le traducteur allemand des Œuvres posthumes a distribué toutes ces lettres en trois volumes, en y intercalant les lettres non datées du Roi et les vingt-deux de d'Alembert dont nous venons de parler. De cette manière, il donne dans son onzième volume cent douze lettres du Roi à d'Alembert, du 24 mars 1765 au 30 septembre 1783; t. XIV, cent une lettres de d'Alembert au Roi, du 16 juillet 1754 au 23 mai 1777; t. XV, enfin, quarante-sept autres


a Voyez l'ouvrage du chevalier de Zimmermann : Ueber Friedrich den Grossen und meine Unterredungen mit ihm kurz vor seinem Tode. Leipzig, 1788, petit in-8, p. 178 et 179 (grand in-8, p. 195 et 196).

b Voyez, dans le volume suivant, les correspondances de Frédéric avec Grimm et avec Condorcet.