<XV> peu enflé, que nous n'avons pas admises dans notre recueil, présumant que ce ne sont que des ébauches que d'Alembert n'envoya pas, ou même des lettres supposées.
Notre collection, soigneusement ordonnée, contient en tout cent vingt lettres du Roi, et cent cinquante-deux de d'Alembert; en tout, deux cent soixante-douze lettres. Le présent volume renferme soixante et une lettres de Frédéric et quatre-vingt-sept de d'Alembert.
Nous donnons dans l'Appendice annexé à cette correspondance quelques lettres échangées entre le marquis d'Argens et d'Alembert, en 1752 et 1753, une lettre de Maupertuis à l'abbé de Prades, de 1753, et deux lettres de d'Alembert au même, de 1755. Les trois lettres du marquis d'Argens ayant évidemment été écrites sous la dictée du Roi pour attirer d'Alembert à Potsdam, nous les avons ajoutées, avec les réponses, comme éclaircissant les rapports qui unissaient le monarque philosophe et le savant français. Nous tirons ces six intéressantes pièces des Œuvres posthumes de d'Alembert, t. I, p. 427-453. La lettre de Maupertuis à l'abbé de Prades, Paris, 25 mai 1753, prouve clairement, comme les trois lettres de d'Argens, l'envie qu'avait Frédéric d'attirer d'Alembert auprès de lui. L'autographe de cette lettre est conservé parmi les papiers que l'abbé de Prades a laissés, et qui se trouvent aux Archives royales du Cabinet. Les deux lettres de d'Alembert à l'abbé de Prades, du 2 septembre et du 10 décembre 1755, écrites probablement pour être communiquées au Roi, ont été copiées sur les autographes aux mêmes Archives.
Pour compléter ce qui a été dit des relations de Frédéric avec d'Alembert, nous renvoyons le lecteur aux Épîtres que le Roi lui a adressées (t. XII, p. 147, t. XIII, p. 119, et t. XIV, p. 112). Dans ses Réflexions sur les Réflexions des géomètres sur la poésie (t. IX, p. v, et 69-86), dans sa Facétie au sieur d'Alembert, grand géomètre, indigné contre le frivole plaisir de la poésie (t. XII, p. 250-254), et dans sa correspondance avec le marquis d'Argens (t. XIX, p. 335, 360 et 361), Frédéric montre quelque rancune de poëte contre le géomètre d'Alembert. Il aime en général à s'égayer un peu aux dépens des mathématiciens; il se moque