8. AU MÉME.12-b
(Breslau) 14 avril (1762).
Je vous renvoie le catalogue avec quelques marques, en vous remerciant. On reliera les livres choisis à Berlin. Il n'est pas de saison de les envoyer présentement ici, vu que nos mouvements vont bientôt commencer; mais je regarde ces livres comme des aliments que j'amasse pour nourrir mon âme l'hiver prochain, si je reste en vie. Je vous admire, mon cher, avec votre bonne espérance; je n'ai pas<13> la foi aussi vive que vous; je ne prévois pas l'avenir plus qu'un dindon, et je me vois environné de piéges, d'embûches et de précipices, sans nouvelles certaines jusqu'au jour présent. Ce sera le 20 qu'elles arriveront, tant de Russie que de Constantinople. Dites au bon marquis que quand il y aura quelque chose de bon à lui apprendre, je me hâterai de le lui communiquer. Sachez tous cependant que la paix avec les Suédois va se faire en même temps que celle des Russes. Je lis à présent Fleury;13-a mais comme mon tracas commence déjà, je ne vais pas si vite avec ma lecture que cet hiver. Je me réjouis sur votre retour. Adieu, mon cher; veuille le ciel que je puisse vous donner de bonnes nouvelles à votre arrivée!
12-b M. de Catt était alors à Berlin. Voyez t. XIX, p. 337 et suivantes.
13-a Voyez t. XIX, p. 343.