135. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Breslau, 9 septembre 1770.



Madame ma sœur,

Si je n'avais pas reçu la lettre de Votre Altesse Royale dans le tumulte des camps et durant la rapidité d'une course non interrompue, j'aurais sans doute répondu plus tôt; et, quoique j'aie encore la tête embrouillée de tant d'événements intéressants et d'objets dignes d'attention, dont j'ai été occupé tous ces jours,226-a je saisis ce premier moment de trêve qui se présente pour vous remercier, madame, de tout ce que vous avez la bonté de me dire d'obligeant et de gracieux dans votre lettre. Comme j'espère d'avoir le bonheur de posséder<227> V. A. R. dans peu, elle me permettra de remettre jusqu'alors les témoignages de ma juste reconnaissance; car, quoique la matière ne me manque point lorsque j'ai le bonheur de lui écrire, il y a encore je ne sais quelle agitation dans ma tête, qui ressemble au mouvement de la mer au moment qu'une tempête finit, et certainement il faut se trouver dans une tout autre situation quand on écrit à diva Antonia. Agréez, madame, les assurances de ma haute estime et de l'admiration avec laquelle je suis, etc.


226-a Voyez t. VI, p. 31 et suivantes, et t. XXIII, p. 191.