42. DU MÊME.
Paris, 15 septembre 1767.
Sire,
Un grammairien philosophe, nommé M. Beauzée, professeur à l'école royale militaire, et qui a beaucoup réfléchi sur la métaphysique<470> générale, qui sert de base à la grammaire, a composé sur ce sujet un ouvrage profond et plein de réflexions qui méritent l'attention des têtes pensantes. Il a désiré, Sire, de faire hommage de son travail à V. M., et m'a prié de le lui faire parvenir. Je l'ai assuré que vous recevriez avec bonté cet hommage, et que vous donneriez même à la lecture de ce livre, tout abstrait qu'il est, le peu de temps que vos importantes occupations peuvent vous laisser.
Permettez-moi, Sire, de profiter de cette occasion pour renouveler à V. M. les sentiments dont je suis pénétré pour elle, et dont je me flatte qu'elle est bien persuadée. J'apprends par les nouvelles publiques que le mariage de madame la princesse Guillelmine avec le prince stadhouder est prêt à se faire,470-a et je prie instamment V. M. d'en recevoir mon très-humble compliment. Tout ce qui intéresse son illustre maison m'est infiniment cher; mais j'ai une satisfaction beaucoup plus vive à l'assurer de l'intérêt que je prends au bonheur et à la gloire de cette maison et de son illustre chef qu'à lui témoigner ma sensibilité sur les événements qui peuvent l'affliger, quoique ma sensibilité pour ces derniers objets ne soit pas moins forte que pour les autres. Je voudrais n'entretenir jamais V. M. que de choses qui pussent lui être douces ou agréables; mais je la supplie de croire que je partage avec la même vivacité tout ce qui peut satisfaire ou troubler son cœur. C'est dans ces sentiments, et avec la plus grande admiration et le plus profond respect, que je serai toute ma vie, etc.
470-a Ce mariage fut célébré le 4 octobre 1767. Voyez t. XXIII, p. 156, et ci-dessus, p. 156 et 157.