<176> paradis. Il ne manquerait plus, Sire, aux honneurs de toute espèce que V. M. lui a fait rendre que de lui élever dans l'église de Berlin un monument où il serait représenté se prosternant devant le Père éternel, et foulant aux pieds le Fanatisme. L'épigramme serait excellente, et le sculpteur Tassaert pourrait exécuter celte idée sous les yeux et d'après les vues de V. M. On travaille actuellement au buste de ce grand homme, à la française, tel que V. M. le désire, et j'espère qu'il sera prêt dans deux mois au plus tard.
Je joins ici une pièce de vers qu'un poëte flamand peu connu, mais admirateur zélé de cet illustre écrivain, m'a prié de faire parvenir à V. M. C'est un hommage que ce poëte a cru devoir faire à V. M. de ses regrets sur la perte d'un grand homme qu'elle a honoré de ses bontés de son vivant, et de ses éloges après sa mort.
M. de Catt remettra à V. M. un nouveau mémoire et des certificats authentiques en faveur du pauvre curé de Neufchâtel, persécuté par son évêque fanatique. V. M. voudra bien se faire rendre compte de ce détail, et faire obtenir justice à ce pauvre diable de prêtre, qui l'attend et la lui demande depuis longtemps.
Puisse le destin, qui afflige mes jours, prolonger à mes dépens ceux de V. M., et lui donner pour longtemps encore la santé, la gloire et le repos! Hélas! notre pauvre France aurait bien besoin du dernier, après cette misérable et plate guerre, qui n'a pas l'air de finir sitôt.
Je suis avec la plus vive reconnaissance et la plus tendre vénération, etc.